J’ai été sans abris pendant 11 ans, quite a long time. J’ai habité dans de nombreux refuges et endroits ici à Dallas. J’ai vu beaucoup de choses que je n’aurais pas voulu voir, enfin je les ai vus anyway, tu vois de quoi de je parle? J’ai perdu mon emploi, après ma voiture et la maison dans laquelle je vivais. J’avais une bicyclette et tous les jours je tournais en rond dans la ville le soir pour trouver un endroit ou dormir, en repensant c’est amusant mais à ce moment là, ça ne l’était pas du tout. Maintenant j’ai une sécurité sociale, étape par étape je remonte. Mais bon tu sais, à n’importe quel moment tu peux retomber, je dois rester sur le bon chemin. La plupart de ceux que j’ai connus dans la rue avaient une bonne vie avant, certains ont des excuses mais la plupart ont été frappés par la vie, une situation, puis une autre, les situations s’accumulent et même si tu fais tout pour t’en sortir, ce n’est pas que logistique, ca fait mal à l’intérieur aussi, petit à petit c’est de plus en plus difficile de gérer la situation et les choses se dégradent, le temps passe, tu fais de ton mieux mais tu continues à perdre de l’altitude. En fonction de ta volonté et des événements, tu atteints un point 0. Un point 0 ou tu peux remonter petit à petit. Mais entre temps tout ce que tu as construit avant, tout ce à quoi tu as rêvé a disparu et tu finis par ne plus être personne, ni rien du tout, tu finis par être invisible. Ou au contraire trop visible, quand on te regarde dans la rue, on te devine sans abris, ce qui t’exclu. Il s’agit de trouver une raison, je te pousse à vouloir continuer, quand plus personne ne croit en toi, et quand toi-même tu commence à ne plus avoir confiance en toi. Oui, quand tu dans la rue, exclu par les autres et par toi même, il s’agit de confiance. Merci de t’y être intéressé, je n’ai pas honte de ma vie, au contraire, mais ne m’en veut pas si je te demande de ne pas prendre en photo mon visage, je n’aime pas être sur le devant de la scène.